Ce matin, alors que je faisais mon jogging sur une plage déserte, j'ai aperçu une femme accroupie sur le sable, tenant une enveloppe et regardant la mer avec tristesse. Intrigué, je me suis approché d'elle.

« Ça va ? » lui ai-je demandé. Elle m'a regardé, les larmes aux yeux, et m'a tendit l'enveloppe en murmurant avec désespoir : « Je ne sais pas quoi faire ! ».

J'ai pris l'enveloppe. Elle contenait une lettre de son jeune fils, l'informant qu'il était parti hier avec d'autres en un "boti*" vers l'Espagne. « je suis désolé », lui ai-je dit. Elle a hoché la tête, avec gratitude. « Il était tout pour moi, et maintenant il est parti, sans même un dernier adieu », a-t-elle ajouté, avant de fondre en pleurs.

À cet instant, éprouvant une profonde compassion, j'ai passé un bras autour de ses épaules et lui ai chuchoté qu'elle devait laisser son fils poursuivre ses rêves, sans trop s'inquiéter. Un jour, il reviendra, car l'amour qui unit un enfant à sa mère, ainsi que sa patrie, transcende toutes les frontières.
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*boti : de l’anglais : boat, (bateau).