Je partirai,prends ton violon
Extrait du roman
Il était une fois Rita
Mounira Fehri
"Je partirai, reprends ton violon",
Oui ça sera un très beau titre pour un joli livre...très vite et ne souciant de rien, elle s'enfermait dans sa chambre et commençait à écrire..elle écrivait tout ce qui lui passait par la tête...elle croit en une chose..C’est de ne rien écrire en écrivant...
Elle voudrait écrire ! Sa gorge se serra. Les mots se bousculaient, elle prenait son stylo et écrivait !! Mais écrire quoi ? Elle se sentait incapable …si incapable qu’elle pensa tout jeter ! Les mots, les idées, les sentiments…Quels sentiments dans ce monde plein de corruptions ! Ce vilain monde qui lui fait défaut à chaque fois !!!
A ce point tout le monde est matérialiste ? Tout est devenu intérêt ?
Ah oui, elle comprend maintenant toute cette inquiétude qui la hante sans savoir pourquoi ! C’est l’inquiétude d’une fausse héroïne qui voulait changer le monde…ce monde qui ne changera jamais !!!
Que pourras-tu faire ? Dire à l’enfant de ne pas pleurer de faim ? Dire à la maman de ne pas perdre son bébé sous l’influence de la fausse victoire matérielle ? Dire aux frères du même sein de ne pas se quereller ? Dire à la traînée de ne pas trop s’attarder dans les rues…et d’essayer de trouver un foyer simple, divin ! Dire aux jeunes voisins de ne pas se perdre entre les soirées malsaines et l’alcool ?
Dire aux peuples de s’aimer…dire aux industriels de cesser de produire des armes !!!Arrivée à ce point, elle riait aux éclats, le rire d’une incapable, vaincue !!
Que pourras-tu faire, incapable que tu es ?
Pourras- tu dire au misérable père de ne pas vendre ses enfants ? Pourras-tu dire au « dit patriote » de ne pas vendre son pays ? Mais d’écrire son nom en lettres d’or ? « T » comme tranquillité ! « U » comme union forte et sublime ! « N » comme Nasser, comme victoire ! « I » comme Ishtar, comme amour, comme déesse ! « S » comme sacré ! « E » comme éternité, comme éclat et brin de soleil !
Dommage que tu ne pourras rien faire !
Dommage que tu ne pourras pas traduire les maux en mots doux et sereins…dommage que tu ne pourras pas dire aux enfants de ne pas mourir, cette fois, de faim, de peur de l’avenir !!!
Dommage que tu ne pourras pas dire au grand Darwich
de ne pas finir et nous laisser orphelins ! Dommage que tu ne pourras plus l’entendre qui criait « liberté » ! Qui criait « humanité » !
Sa voix s’est tue…brusquement ! Ses mots si divins, si sublimes se sont fondus !
Dommage !
Son amertume était grande en évoquant la brusque mort du grand poète qu’elle adorait le plus…des larmes se précipitaient sur son visage !!!Elle jeta son crayon…Elle regarda autour d’elle …du brouillard partout…du noir…. un lourd silence enveloppait les lieux !elle voulait respirer mais ne pouvait pas ! Tout étouffe…tout étrangle….
Mais voilà que soudain, une lueur lointaine apparaît à l’horizon …une lumière la couvrait sans se rendre compte…
Elle se leva pour inspecter cet éclat si illuminant autour d’elle ! Elle tendit la main ! Et ? Que voit-elle ?une grande branche d’olivier se fait dessiner devant elle !!!Elle pleure, mais cette fois, c’est avec joie qu’elle verse ses petites larmes !
« Au moins cette branche, si éclatante, si radieuse, si rayonnante, ne mourra jamais !!!! »
Elle reprend alors son stylo, et réécrit encore une fois :
« Je partirai, reprends ton violon! «
Partir où ? A qui s’adresse-t-elle ? Elle ne sait pas ! C’est une phrase qui est venue toute seule ...et ses doigts commencent à écrire...écrire...sans s'arrêter :
« Je partirai, reprends ton violon! »
Extrait du roman
Il était une fois Rita
Mounira Fehri
"Je partirai, reprends ton violon",
Oui ça sera un très beau titre pour un joli livre...très vite et ne souciant de rien, elle s'enfermait dans sa chambre et commençait à écrire..elle écrivait tout ce qui lui passait par la tête...elle croit en une chose..C’est de ne rien écrire en écrivant...
Elle voudrait écrire ! Sa gorge se serra. Les mots se bousculaient, elle prenait son stylo et écrivait !! Mais écrire quoi ? Elle se sentait incapable …si incapable qu’elle pensa tout jeter ! Les mots, les idées, les sentiments…Quels sentiments dans ce monde plein de corruptions ! Ce vilain monde qui lui fait défaut à chaque fois !!!
A ce point tout le monde est matérialiste ? Tout est devenu intérêt ?
Ah oui, elle comprend maintenant toute cette inquiétude qui la hante sans savoir pourquoi ! C’est l’inquiétude d’une fausse héroïne qui voulait changer le monde…ce monde qui ne changera jamais !!!
Que pourras-tu faire ? Dire à l’enfant de ne pas pleurer de faim ? Dire à la maman de ne pas perdre son bébé sous l’influence de la fausse victoire matérielle ? Dire aux frères du même sein de ne pas se quereller ? Dire à la traînée de ne pas trop s’attarder dans les rues…et d’essayer de trouver un foyer simple, divin ! Dire aux jeunes voisins de ne pas se perdre entre les soirées malsaines et l’alcool ?
Dire aux peuples de s’aimer…dire aux industriels de cesser de produire des armes !!!Arrivée à ce point, elle riait aux éclats, le rire d’une incapable, vaincue !!
Que pourras-tu faire, incapable que tu es ?
Pourras- tu dire au misérable père de ne pas vendre ses enfants ? Pourras-tu dire au « dit patriote » de ne pas vendre son pays ? Mais d’écrire son nom en lettres d’or ? « T » comme tranquillité ! « U » comme union forte et sublime ! « N » comme Nasser, comme victoire ! « I » comme Ishtar, comme amour, comme déesse ! « S » comme sacré ! « E » comme éternité, comme éclat et brin de soleil !
Dommage que tu ne pourras rien faire !
Dommage que tu ne pourras pas traduire les maux en mots doux et sereins…dommage que tu ne pourras pas dire aux enfants de ne pas mourir, cette fois, de faim, de peur de l’avenir !!!
Dommage que tu ne pourras pas dire au grand Darwich
de ne pas finir et nous laisser orphelins ! Dommage que tu ne pourras plus l’entendre qui criait « liberté » ! Qui criait « humanité » !
Sa voix s’est tue…brusquement ! Ses mots si divins, si sublimes se sont fondus !
Dommage !
Son amertume était grande en évoquant la brusque mort du grand poète qu’elle adorait le plus…des larmes se précipitaient sur son visage !!!Elle jeta son crayon…Elle regarda autour d’elle …du brouillard partout…du noir…. un lourd silence enveloppait les lieux !elle voulait respirer mais ne pouvait pas ! Tout étouffe…tout étrangle….
Mais voilà que soudain, une lueur lointaine apparaît à l’horizon …une lumière la couvrait sans se rendre compte…
Elle se leva pour inspecter cet éclat si illuminant autour d’elle ! Elle tendit la main ! Et ? Que voit-elle ?une grande branche d’olivier se fait dessiner devant elle !!!Elle pleure, mais cette fois, c’est avec joie qu’elle verse ses petites larmes !
« Au moins cette branche, si éclatante, si radieuse, si rayonnante, ne mourra jamais !!!! »
Elle reprend alors son stylo, et réécrit encore une fois :
« Je partirai, reprends ton violon! «
Partir où ? A qui s’adresse-t-elle ? Elle ne sait pas ! C’est une phrase qui est venue toute seule ...et ses doigts commencent à écrire...écrire...sans s'arrêter :
« Je partirai, reprends ton violon! »
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