Quelques réflexions personnelles sur les séquelles psychosociales de la pandémie du Covid-19
Par: Mohamed Chahid
Y a-t-il une réalité plus morose?
Par: Mohamed Chahid
Al-Busiri, un poète arabe du 13e siècle, dans son plus célèbre poème écrit ce que je pourrais traduire à peu près en ces mots:
,L’esprit tel un enfant,
s’habitue à l’allaitement
Si tu ne le prépares pas au sevrage.
,L’esprit tel un enfant,
s’habitue à l’allaitement
Si tu ne le prépares pas au sevrage.
En l’occurrence, par morosité, je désigne l’amère constatation que j’ai pu observer relativement à l’état de fait selon lequel, face au danger sanitaire de la pandémie du COVID-19, les citoyens des quatre coins du globe, sont massivement considérés comme des enfants habitués à l’allaitement et incapables de se préparer, de leur propre chef, au sevrage. Nos libertés fondamentales pour lesquelles nos ancêtres se sont battues de toutes leurs forces, sont aujourd’hui brimées voire effondrées. Morose. Ce n’est pas parce que nous ne pouvons plus réclamer plus de lait - qu’aucun sein maternel, si généreux soit-il - ne saurait ni ne devrait fournir ad aeternam.
Morose tout simplement à cause de cette quatrième blessure narcissique (cf. Freud pour les trois premières blessures), qui détruit au fond de nous-mêmes les dernières épaves d’un ego collectif effrité. Morose est cet état psychologique selon lequel nous, en tant qu’individus libres - ou nous croyions l’être - avons tout de même démontré à quel point nous sommes loin d’être passés collectivement à l’âge adulte. A fortiori, de par notre inertie légendaire, nous n’avons réussi qu’à accélérer non point le passage à l’âge adulte, hélas!, mais plutôt à celui de l’entre-deux-seins. De ce fait, notre attachement à l’égocentrisme n’a d’égal que notre incapacité à l’auto-sevrage. Le résultat: l’état s’est vu obligé d’intervenir (parfois maladroitement, souvent sournoisement) afin de forcer les mômes que nous sommes à un sevrage de masse intensif dont les conséquences sont tout aussi irréversibles que pitoyables.
Cette intervention irrévérencieuse de l’ordre, au nom de je ne sais quelle préservation de la santé publique, est, ma foi, le signe avant-coureur d’un malaise organique qui asphyxie les poumons des citoyens; les conduisant ainsi tout droit à la morgue.
Morose tout simplement à cause de cette quatrième blessure narcissique (cf. Freud pour les trois premières blessures), qui détruit au fond de nous-mêmes les dernières épaves d’un ego collectif effrité. Morose est cet état psychologique selon lequel nous, en tant qu’individus libres - ou nous croyions l’être - avons tout de même démontré à quel point nous sommes loin d’être passés collectivement à l’âge adulte. A fortiori, de par notre inertie légendaire, nous n’avons réussi qu’à accélérer non point le passage à l’âge adulte, hélas!, mais plutôt à celui de l’entre-deux-seins. De ce fait, notre attachement à l’égocentrisme n’a d’égal que notre incapacité à l’auto-sevrage. Le résultat: l’état s’est vu obligé d’intervenir (parfois maladroitement, souvent sournoisement) afin de forcer les mômes que nous sommes à un sevrage de masse intensif dont les conséquences sont tout aussi irréversibles que pitoyables.
Cette intervention irrévérencieuse de l’ordre, au nom de je ne sais quelle préservation de la santé publique, est, ma foi, le signe avant-coureur d’un malaise organique qui asphyxie les poumons des citoyens; les conduisant ainsi tout droit à la morgue.
Y a-t-il une réalité plus morose?
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