Les merveilles du Mont Poobel 2

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  • د/ سعيد الشليح
    أديب وكاتب
    • 09-12-2008
    • 220

    Les merveilles du Mont Poobel 2

    Le félin boiteux

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    La montée du Mont Poobel est si rude que tous les moyens sont bons. Des cordes de toutes sortes. Des outils variés. Des chants mièvres. Des sourires sournois. Des complicités éphémères. Des joutes oratoires. Des histoires déplaisantes. Des guets-apens raffinés. Des escarmouches imprévisibles.

    Paradoxalement et contre toute attente, c’est la race féline qui aura créé la surprise. Un félin, de petite taille, a réussi, pour la première fois, cette montée en un temps record. En dépit de son handicap, il a aplani toutes les difficultés qui avaient empêché les autres d’atteindre le sommet d’un Mont qui paraissait jusqu’alors invincible et difficilement accessible.

    C’est une première qui aura marqué tous les temps. Elle a suscité l’envie et la jalousie dans le camp des résidents du Mont qui se sont aperçus tardivement que le félin boiteux qui les a devancés, avait substitué les arbustes de cactus aux oliviers qui ornaient certains coins du Mont et jalonné leur passage d’embûches quasiment invisibles.

    Le pacte que le félin boiteux [COLOR="Navy"]avait passé avec quelques autruches lui a été plus que bénéfique. Depuis lors, elles lui servent de moyen de locomotion rapide et efficace pour aller vénérer les nuages qui effleuraient la cime du Mont et lui promettaient des gouttes rafraîchissantes. Les autres résidents ne disposaient, dans le meilleur des cas, que de vieux ânes handicapés.

    Une fois au sommet du Mont, le félin boiteux n’hésita pas une seconde à y construire une sorte de gîte sur du sable ocré qu’il prit pour de la terre et qu’il fit venir de la plaine avoisinante. Il décida de s’y installer pour de bon. Il y était poussé par sa crainte obsessionnelle d’être victime d’une chute libre sur le chemin du retour à la plaine à bord d’une schlitte, pourtant, solide et bien finie.

    Pour maîtriser la situation et avoir la mainmise sur le patrimoine du Mont, il lui fallait, toutefois, un stratagème infaillible. C’est dans la peau du caméléon qu’il trouva son salut.

    Les idées maléfiques le hantaient. Les idéaux le troublaient. Les tours du futur le terrifiaient. Bref, la confusion enveloppait son existence au point de s’agripper au passé, fût-il imparfait !

    Faute de savoir-faire, le félin boiteux avait pris l’habitude de se nourrir des petites bribes qu’il subtilisait à ses acolytes et aux autres résidents, lesquels allaient tous graviter naïvement dans son sillage des années durant.

    Malicieux comme il était, il ne manquait pas de mijoter des recettes assaisonnées de turpitude qui faisaient enivrer les uns, ensorceler les autres et hypnotiser tout le monde. Du plus petit ânon à la grande autruche.

    En dehors de la communauté des résidents qu’il dominait, il se plaisait à s’identifier au glorieux Simba et souvent à la généreuse Nala. Protégé par la providence du ciel et guidé par son instinct félin, il agissait comme bon lui semblait. Il profitait amplement des passe-droits. Il ne se faisait jamais de reproches. Si, un seul. S’être trompé sur le compte de quelques-uns uns qu’il prenait pour aides de camp.

    Si le félin ne s’est pas empêché de s’accorder tous les privilèges, c’est parce qu’il avait la conviction que c’était son droit inaliénable. Après tout, ne lui revient-il pas le mérite d’être la première créature intronisée au sommet du Mont Poobel ?

    En plus, n’était-il pas à l’origine de l’afflux d’aventuriers vers un Mont bouillonnant tel un volcan dormant qui a envie d’extérioriser ses souffrances et ses délires et de briser les tabous en noircissant tout ce qui l’entoure avec une lave aussi brûlante que le feu infernal ?

    Enfin, n’avait-il pas balisé le terrain à certains aventuriers qui avaient beaucoup de mal à placer le pied à l’étrier ?

    Des actions pareilles ne sont pas gratuites. C’est ce que tous les résidents du Mont et les aventuriers, scouts et louveteaux, devaient savoir et agir en conséquence.

    Mont Poobel, c’est la jungle. La jungle, c’est le félin boiteux. Tout ce qui s’y trouve lui doit fidélité, reconnaissance et obéissance. Les ingrats et les philosophes n’y ont pas leurs places. Les scorpions et les vipères s’en chargent. En cas de résistance, ce sont les rapaces qui font le nettoyage.

    Le nanisme biologique de ce félin sclérosé a cédé magiquement la place à son gigantisme machiavélique. Rien ne pouvait arrêter son rouleau-compresseur qui aplanissait tout sur son passage. La nature, peut être !

    Le réchauffement de la terre causé par le trou de la couche d’ozone a perturbé la régularité climatique des saisons. Dès lors, on pouvait s’attendre à des surprises de toute nature.

    C’est comme si une main invisible venait subitement à changer le cours normal des choses. Une main de fée ou de sorcière, peu importe. Pour une fois, la nature semble être résolue à secouer le Mont de manière à le décharger de toutes les créatures parasitaires qui en empoisonnent l’atmosphère. Le manque d’oxygène dû à l’érosion systématique du Mont, y rendait la vie intolérable. C’est ce qui explique le phénomène de transhumance des résidents vers d’autres Monts où la nature est beaucoup plus clémente et la convivialité est de mise.

    Un matin, le salut est tombé du ciel. Une tornade violente a écimé Mont Poobel. En quelques secondes, elle a emporté le fameux gîte qui s’est envolé en spirale sans pour autant qu’il volât en éclats. Autour du gîte, tournaient tous les arbustes de cactus qui gênaient tant les résidents du Mont. Comme quoi, nul n’est à l’abri des aléas climatiques.

    Les résidents qui se sont accrochés aux arbres de chêne et ceux qui se sont réfugiés au fond des petites cavernes disséminées, ci et là, ont été ménagés par cette rage de la nature.

    Il leur a fallu attendre la levée du jour suivant pour s’apercevoir que la créature qu’ils prenaient pour un félin n’était, en fait, qu’une vieille truie que la tornade a jetée sur les vestiges d’un cimetière.

    Fracassé, indigné, outré par cette éjection imprévue du Mont, le félin boiteux a juré de prendre sa revanche. Il continue de se battre contre vents et marées pour y revenir.

    Entre-temps, le Mont a fini par cracher sa fureur qui calcine tout sur son passage. Désormais, les dés sont jetés et les jeux sont faits. Rien ne va plus, hélas ! Les résidents du Mont Ouralov avaient tout à fait raison de dire qu’ « il ne vit dans la mare de mensonges que des poissons [/align]morts». Qui dit mieux ?[/COLOR[/align]]
  • عبد المجيد برزاني
    مشرف في ملتقى الترجمة
    • 20-01-2011
    • 472

    #2
    Honorable texte Cher Said ... Certains textes honorent vraiement...d'autres, malheureusement, honnissent...j'y reviendrai In cha allah
    Cordialement
    التعديل الأخير تم بواسطة عبد المجيد برزاني; الساعة 07-12-2012, 19:48.

    تعليق

    • منيره الفهري
      مدير عام. رئيس ملتقى الترجمة
      • 21-12-2010
      • 9870

      #3
      دكتور سعيد الشليح
      يتشرف الملتقى دائما بكتاباتك المميزة جداااا
      و كنت رائعا هنا كعادتك سيدي
      ننتظر إطلالتك و إبداعاتك الراقية


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