L'ultime valse.. Par: Saïd Chlih

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  • د/ سعيد الشليح
    أديب وكاتب
    • 09-12-2008
    • 220

    L'ultime valse.. Par: Saïd Chlih


    L’ultime valse
    Par : Saïd Chlih


    Mon ami a repris ses forces ou, du moins, ce qui en restait. Il met de côté les débris de ses mots et les tessons des consonnes et des voyelles de ses lettres. Il décide de partir. Où ? Il n’en sait rien.

    Superstitieux, Il ne se sépare jamais de la petite amulette que Ndongo, son stagiaire africain, lui a offerte. C’est une sorte de bouclier imparable qui est censé le protéger des regards maléfiques et des diatribes et médisances des langues vénéneuses de tous les gueux de la culture qui se réjouissent de gober les détritus de leurs maîtres unaus qui n’arrêtent pas de chercher leurs dentiers au fond des sacs de poubelles entassés à chaque coin des rues de la Cité. En tout cas, Ndongo est convaincu de la force magique du grigri. Mon ami en aurait, peut être, la preuve.

    Il sort de chez lui et marche pendant des heures ou des journées entières jusqu’à ce qu’il atteigne un endroit tout à fait différent de sa Cité. Son climat est aussi étrange que ses habitants. Ses reliefs sont incomparables. Tout semble vriller autour de lui. Il se tourne à droite puis à gauche pour s’assurer que ce qu’il voit est bien réel et non une simple illusion volatiliserait ses facultés mentales.

    Du haut d’une balustrade perchée sur une petite falaise qu’il a prise, au début, pour une passerelle au paradis promis, mon ami contemple une mer calme aux petites vagues se successives se transformant merveilleusement en bulles d’écume que le vent fait valser dans l’air et que le soleil teint aux couleurs de l’arc-en-ciel. C’est une mer dite morte comme si toutes les créatures qu’elle abrite avaient péri. Elle est aussi qualifiée de rouge comme si elle était immaculée du sang froid des petites pucelles et des martyres de la liberté. Elle est enfin connue comme une mer noire où se côtoient veuves attristées et personnages gothiques délirants. Mais la vérité est tout autre. La mer n’est ni morte, ni rouge ou noire. Elle est multicolore et lunatique. Sa couleur dépend de son humeur. Tout au fond d’elle, vivent des millions de créatures. C’est la loi du plus fort qui y prévaut.

    A bord du Recueil d’Al Mutanabbi, des Contemplations de Victor Hugo, des Femmes savantes de Molière et de tout ce qui nourrit l’âme et avive les cellules cérébrales, mon ami se laisse agréablement transporter en transe au rythme de la Valse de l’Atlas de Rachdi, de la Bohème d’Aznavour ou d’autres mélodies. Il a toujours été un rat de bibliothèque. Mais, depuis qu’il s’est procuré une tablette, il est devenu une puce de bibliothèque virtuelle.

    Loin d’être niais ou de ceux qui suivent bêtement leur instinct boulimique pour attraper un mirage, mon ami sait estimer à leur juste dimension les risques éventuels de tous ses actes. Et pourtant, il n’a pas résisté à la tentation de cette mer qui l’a subjugué et l’a amené à se jeter dans ses bras. Complètement conquis, il y a plongé. Ni sa raison, ni son intuition ne l’en ont dissuadé. Alternant toutes formes de nage, il prend le large et parcourt plusieurs nœuds à la recherche d’une chimère qui lui est chère, mais dont il ignore le nom et la forme.

    Aujourd’hui, c’est une journée hivernale en pleine saison printanière qui commence. Tout le quartier de l’Oliveraie est en effervescence. Nulle trace de mon ami. Les gardiens de nuit qui passent leur temps à dormir debout, n’en savent rien. Tout le monde s’interroge et se mobilise. Les mauvaises langues se délient et déversent une nuée de commérages extravagants. Même les enfants s’emmêlent et les colportent partout.
    Il est déjà dix-sept heures. Mokhtar et Massoud attendent mon ami au Café du coin. Plus précisément à la cinquième table qui leur offre une vue panoramique captivante de la vallée et leur permet de savourer leur café et de partager leurs idées et blagues en toute tranquillité, loin de la nuisance des clabaudages et de la puanteur de la fumée des cigarettes.

    Mokhtar, Massoud et mon ami forment un trio enviable. L’animateur principal en est Mokhtar. C’est un drôle de personnage, un lutin nasillard qui a pu, jusque là, vivre avec sa laideur. Sa bonhomie rarissime compense largement sa mocheté. Pour plaisanter avec lui, ses amis lui collent le sobriquet d’Al Hotaïa parce qu’il n’arrête pas de lancer ses fléchettes satiriques aux uns et aux autres. La providence l’a doté d’une boulette qui a élu domicile entre sa mâchoire et son oreille gauche. Elle est, en quelle que sorte, sa source de créativité, sa muse. Avant de répondre à une question ou de faire un commentaire, il la tripote doucement avec son auriculaire, se concentre un peu et balance tout ce qu’il a à dire avec aisance et éloquence. Un jour, mon ami lui a demandé de lui révéler le secret de sa boulette. Il a répondu en éclatant de rire: « elle est mon inspiratrice à tout instant ». Là, il a fait référence à la fameuse chanson « Moulhimati » de feu Ahmed Gharbaoui, son chanteur marocain préféré.

    Massoud, quant à lui, n’est ni narquois ni malicieux. Il est plutôt zen et méticuleux. Il est fier de la couleur de sa peau qui confirme son africanité et de sa parfaite maîtrise de l’arabe et du berbère qui atteste de sa marocanité. Son zézaiement ne l’a pas empêché de faire de brillantes études en dépit de toutes sortes d’intimidation qu’il a rencontrées à chaque étape de sa scolarité. C’est son cousin, Dr. Moha, qui l’a aidé à s’en débarrasser une fois pour toutes.

    Le tenancier du Café s’approche de la cinquième table, affiche un sourire plus jaune que ses dents déchaussées et salue ses deux clients Mokhtar et Massoud. Anticipant leur question, il leur dit : «il n’a pas encore donné de signe de vie». Mon ami ne manque jamais ses rendez-vous. Et en cas d’empêchement imprévu, il en informe l’un ou l’autre ou les deux à la fois. Troublé, Mokhtar saisit, tout de suite, son téléphone portable et compose un numéro. Il prie son interlocuteur de lui passer mon ami. Son visage se crispe et sa voix s’éraille. Massoud a tout deviné. Ne voulant pas verser dans des spéculations hâtives et stériles, il rassure Mokhtar et se tait.

    Mokhtar et Massoud, tout comme mon ami, sont des habitués inconditionnels de l’énorme toile d’araignée qui couvre le globe entier et le fait tourner à sa guise. Ils y fréquentent maints clubs littéraires. C’est là aussi où ils se ressourcent pour décompresser et se libérer de la routine étouffante qu’ils subissent tout au long de la journée.

    Ce soir, Massoud s’invite dans un forum où se croisent, à chaque instant, des intellectuels, des poètes, des écrivaillons et leurs fantômes. A son agréable surprise, il s’aperçoit que mon ami vient juste de publier sur sa page numérique cette citation: « les plus faibles se vengent, les plus forts pardonnent, les plus heureux oublient ». Il la lit attentivement et la trouve pleine de bon sens. A la fin de la lecture, la grande horloge murale sonne. Il est vingt et une heures. Le dîner est prêt. Il est appelé à table. Il se détache de la toile d’araignée pour retourner à son petit monde.

    Complètement exténué, mon ami aperçoit un énorme rocher presque plat régnant au milieu de la mer. Ce rocher abrite toutes sortes d’oiseaux et d’êtres humains migrants. A cause du coup de soleil qui a asséné son crâne presque dégarni, mon ami l’a cru tout près. Mais le rocher était bien loin. Nageant à contre courant, il lui fallait redoubler d’efforts pour y arriver. « Encore quelques petits nœuds et tu y seras », se dit-il.

    Soudain, une main invisible le secoue violemment, le tire vers le bas, le propulse en haut et le pousse fortement jusqu’à ce que son corps échoue lourdement sur le sable soyeux de la côte. S’il n’avait pas été initié aux techniques de l’apnée, il n’aurait pas résisté et se serait vite noyé. Les palpitations de son cœur s’accélèrent. Un terrible vertige lui fait tourner la tête. Il ne sent plus rien. Il dort profondément.

    Les aouks des goélands marins qui vagabondent le long de la côte résonnent horriblement au fond de son oreille. Les rayons dorés transpercent ses paupières et chatouillent ses yeux. Et hop ! Il se réveille. « Encore vivant. Quelle aubaine !» Lui susurre une voix douce. Il ne comprend rien et ne cherche pas à comprendre. C’est en ce moment précis qu’il se souvient de son rendez-vous au Café et de ses autres engagements.

    Prospectant des yeux les lieux où son destin l’a projeté, mon ami voit un petit bateau en papier plastifié flottant sur l’eau, prêt à accoster. Il court spontanément et le cueille. Il le déplie et y découvre le dessin du visage d’un homme souriant agrémenté par cette expression : « C’est mon Papa. Il est beau. Je l’aime ». Il reconnait l’écriture de son fils benjamin. Il n’en revient pas et ferme ses yeux larmoyants en souriant.

    De retour à son bureau, Massoud se précipite vers son laptop. Mon ami a commenté son message. Il lit le commentaire et s’en réjouit. Mais l’inquiétude lui donne le tournis. Il enfile rapidement sa djellaba et va chercher Mokhtar à son domicile situé au quatrième étage de l’immeuble attenant.

    Enfoncé dans son fauteuil préféré et enveloppé dans une couverture en laine qu’il a achetée, il y a un an, au meilleur tisserand de la Cité, mon ami est en train de lire les commentaires publiés à propos de sa citation. Quand Mokhtar et Massoud se pointent devant lui, il leur sourit et se met à leur raconter son aventure inédite dont les chapitres ont été dictés par un délire qui l’a surpris en plein sommeil. Pour s’en remettre, il lui a fallu mobiliser, outre sa propre armée, des bataillons de soldats microscopiques munis d’artillerie lourde.

    Le jour suivant, mon ami reprendra ses habitudes quotidiennes, rejoindra ses deux copains et valsera sur la toile d’araignée à bord de sa Tab.

    التعديل الأخير تم بواسطة د/ سعيد الشليح; الساعة 31-03-2014, 09:06.
  • م.سليمان
    مستشار في الترجمة
    • 18-12-2010
    • 2080

    #2
    المشاركة الأصلية بواسطة د/ سعيد الشليح مشاهدة المشاركة

    L’ultime valse
    Par : Saïd Chlih


    Mon ami a repris ses forces ou, du moins, ce qui en restait. Il met de côté les débris de ses mots et les tessons des consonnes et des voyelles de ses lettres. Il décide de partir. Où ? Il n’en sait rien.

    Superstitieux, Il ne se sépare jamais de la petite amulette que Ndongo, son stagiaire africain, lui a offerte. C’est une sorte de bouclier imparable qui est censé le protéger des regards maléfiques et des diatribes et médisances des langues vénéneuses de tous les gueux de la culture qui se réjouissent de gober les détritus de leurs maîtres unaus qui n’arrêtent pas de chercher leurs dentiers au fond des sacs de poubelles entassés à chaque coin des rues de la Cité. En tout cas, Ndongo est convaincu de la force magique du grigri. Mon ami en aurait, peut être, la preuve.

    Il sort de chez lui et marche pendant des heures ou des journées entières jusqu’à ce qu’il atteigne un endroit tout à fait différent de sa Cité. Son climat est aussi étrange que ses habitants. Ses reliefs sont incomparables. Tout semble vriller autour de lui. Il se tourne à droite puis à gauche pour s’assurer que ce qu’il voit est bien réel et non une simple illusion volatiliserait ses facultés mentales.

    Du haut d’une balustrade perchée sur une petite falaise qu’il a prise, au début, pour une passerelle au paradis promis, mon ami contemple une mer calme aux petites vagues se successives se transformant merveilleusement en bulles d’écume que le vent fait valser dans l’air et que le soleil teint aux couleurs de l’arc-en-ciel. C’est une mer dite morte comme si toutes les créatures qu’elle abrite avaient péri. Elle est aussi qualifiée de rouge comme si elle était immaculée du sang froid des petites pucelles et des martyres de la liberté. Elle est enfin connue comme une mer noire où se côtoient veuves attristées et personnages gothiques délirants. Mais la vérité est tout autre. La mer n’est ni morte, ni rouge ou noire. Elle est multicolore et lunatique. Sa couleur dépend de son humeur. Tout au fond d’elle, vivent des millions de créatures. C’est la loi du plus fort qui y prévaut.

    A bord du Recueil d’Al Mutanabbi, des Contemplations de Victor Hugo, des Femmes savantes de Molière et de tout ce qui nourrit l’âme et avive les cellules cérébrales, mon ami se laisse agréablement transporter en transe au rythme de la Valse de l’Atlas de Rachdi, de la Bohème d’Aznavour ou d’autres mélodies. Il a toujours été un rat de bibliothèque. Mais, depuis qu’il s’est procuré une tablette, il est devenu une puce de bibliothèque virtuelle.

    Loin d’être niais ou de ceux qui suivent bêtement leur instinct boulimique pour attraper un mirage, mon ami sait estimer à leur juste dimension les risques éventuels de tous ses actes. Et pourtant, il n’a pas résisté à la tentation de cette mer qui l’a subjugué et l’a amené à se jeter dans ses bras. Complètement conquis, il y a plongé. Ni sa raison, ni son intuition ne l’en ont dissuadé. Alternant toutes formes de nage, il prend le large et parcourt plusieurs nœuds à la recherche d’une chimère qui lui est chère, mais dont il ignore le nom et la forme.

    Aujourd’hui, c’est une journée hivernale en pleine saison printanière qui commence. Tout le quartier de l’Oliveraie est en effervescence. Nulle trace de mon ami. Les gardiens de nuit qui passent leur temps à dormir debout, n’en savent rien. Tout le monde s’interroge et se mobilise. Les mauvaises langues se délient et déversent une nuée de commérages extravagants. Même les enfants s’emmêlent et les colportent partout.
    Il est déjà dix-sept heures. Mokhtar et Massoud attendent mon ami au Café du coin. Plus précisément à la cinquième table qui leur offre une vue panoramique captivante de la vallée et leur permet de savourer leur café et de partager leurs idées et blagues en toute tranquillité, loin de la nuisance des clabaudages et de la puanteur de la fumée des cigarettes.

    Mokhtar, Massoud et mon ami forment un trio enviable. L’animateur principal en est Mokhtar. C’est un drôle de personnage, un lutin nasillard qui a pu, jusque là, vivre avec sa laideur. Sa bonhomie rarissime compense largement sa mocheté. Pour plaisanter avec lui, ses amis lui collent le sobriquet d’Al Hotaïa parce qu’il n’arrête pas de lancer ses fléchettes satiriques aux uns et aux autres. La providence l’a doté d’une boulette qui a élu domicile entre sa mâchoire et son oreille gauche. Elle est, en quelle que sorte, sa source de créativité, sa muse. Avant de répondre à une question ou de faire un commentaire, il la tripote doucement avec son auriculaire, se concentre un peu et balance tout ce qu’il a à dire avec aisance et éloquence. Un jour, mon ami lui a demandé de lui révéler le secret de sa boulette. Il a répondu en éclatant de rire: « elle est mon inspiratrice à tout instant ». Là, il a fait référence à la fameuse chanson « Moulhimati » de feu Ahmed Gharbaoui, son chanteur marocain préféré.

    Massoud, quant à lui, n’est ni narquois ni malicieux. Il est plutôt zen et méticuleux. Il est fier de la couleur de sa peau qui confirme son africanité et de sa parfaite maîtrise de l’arabe et du berbère qui atteste de sa marocanité. Son zézaiement ne l’a pas empêché de faire de brillantes études en dépit de toutes sortes d’intimidation qu’il a rencontrées à chaque étape de sa scolarité. C’est son cousin, Dr. Moha, qui l’a aidé à s’en débarrasser une fois pour toutes.

    Le tenancier du Café s’approche de la cinquième table, affiche un sourire plus jaune que ses dents déchaussées et salue ses deux clients Mokhtar et Massoud. Anticipant leur question, il leur dit : «il n’a pas encore donné de signe de vie». Mon ami ne manque jamais ses rendez-vous. Et en cas d’empêchement imprévu, il en informe l’un ou l’autre ou les deux à la fois. Troublé, Mokhtar saisit, tout de suite, son téléphone portable et compose un numéro. Il prie son interlocuteur de lui passer mon ami. Son visage se crispe et sa voix s’éraille. Massoud a tout deviné. Ne voulant pas verser dans des spéculations hâtives et stériles, il rassure Mokhtar et se tait.

    Mokhtar et Massoud, tout comme mon ami, sont des habitués inconditionnels de l’énorme toile d’araignée qui couvre le globe entier et le fait tourner à sa guise. Ils y fréquentent maints clubs littéraires. C’est là aussi où ils se ressourcent pour décompresser et se libérer de la routine étouffante qu’ils subissent tout au long de la journée.

    Ce soir, Massoud s’invite dans un forum où se croisent, à chaque instant, des intellectuels, des poètes, des écrivaillons et leurs fantômes. A son agréable surprise, il s’aperçoit que mon ami vient juste de publier sur sa page numérique cette citation: « les plus faibles se vengent, les plus forts pardonnent, les plus heureux oublient ». Il la lit attentivement et la trouve pleine de bon sens. A la fin de la lecture, la grande horloge murale sonne. Il est vingt et une heures. Le dîner est prêt. Il est appelé à table. Il se détache de la toile d’araignée pour retourner à son petit monde.

    Complètement exténué, mon ami aperçoit un énorme rocher presque plat régnant au milieu de la mer. Ce rocher abrite toutes sortes d’oiseaux et d’êtres humains migrants. A cause du coup de soleil qui a asséné son crâne presque dégarni, mon ami l’a cru tout près. Mais le rocher était bien loin. Nageant à contre courant, il lui fallait redoubler d’efforts pour y arriver. « Encore quelques petits nœuds et tu y seras », se dit-il.

    Soudain, une main invisible le secoue violemment, le tire vers le bas, le propulse en haut et le pousse fortement jusqu’à ce que son corps échoue lourdement sur le sable soyeux de la côte. S’il n’avait pas été initié aux techniques de l’apnée, il n’aurait pas résisté et se serait vite noyé. Les palpitations de son cœur s’accélèrent. Un terrible vertige lui fait tourner la tête. Il ne sent plus rien. Il dort profondément.

    Les aouks des goélands marins qui vagabondent le long de la côte résonnent horriblement au fond de son oreille. Les rayons dorés transpercent ses paupières et chatouillent ses yeux. Et hop ! Il se réveille. « Encore vivant. Quelle aubaine !» Lui susurre une voix douce. Il ne comprend rien et ne cherche pas à comprendre. C’est en ce moment précis qu’il se souvient de son rendez-vous au Café et de ses autres engagements.

    Prospectant des yeux les lieux où son destin l’a projeté, mon ami voit un petit bateau en papier plastifié flottant sur l’eau, prêt à accoster. Il court spontanément et le cueille. Il le déplie et y découvre le dessin du visage d’un homme souriant agrémenté par cette expression : « C’est mon Papa. Il est beau. Je l’aime ». Il reconnait l’écriture de son fils benjamin. Il n’en revient pas et ferme ses yeux larmoyants en souriant.

    De retour à son bureau, Massoud se précipite vers son laptop. Mon ami a commenté son message. Il lit le commentaire et s’en réjouit. Mais l’inquiétude lui donne le tournis. Il enfile rapidement sa djellaba et va chercher Mokhtar à son domicile situé au quatrième étage de l’immeuble attenant.

    Enfoncé dans son fauteuil préféré et enveloppé dans une couverture en laine qu’il a achetée, il y a un an, au meilleur tisserand de la Cité, mon ami est en train de lire les commentaires publiés à propos de sa citation. Quand Mokhtar et Massoud se pointent devant lui, il leur sourit et se met à leur raconter son aventure inédite dont les chapitres ont été dictés par un délire qui l’a surpris en plein sommeil. Pour s’en remettre, il lui a fallu mobiliser, outre sa propre armée, des bataillons de soldats microscopiques munis d’artillerie lourde.

    Le jour suivant, mon ami reprendra ses habitudes quotidiennes, rejoindra ses deux copains et valsera sur la toile d’araignée à bord de sa Tab.

    ***
    أخي : د/ سعيد الشليح

    Un bonheur pour moi d'avoir lu et relu (avec en toile de fond, le
    fameux morceau instrumental du compositeur Abdelkader Rachedi '' Raksat al Atlas '') cette agréable et plaisante nouvelle écrite avec un style délicieux.
    Merci, cher Ami Said, de nous avoir procuré un si bon temps de plaisir littéraire.
    ***
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    • د/ سعيد الشليح
      أديب وكاتب
      • 09-12-2008
      • 220

      #3
      المشاركة الأصلية بواسطة سليمان ميهوبي مشاهدة المشاركة
      ***
      أخي : د/ سعيد الشليح

      Un bonheur pour moi d'avoir lu et relu (avec en toile de fond, le
      fameux morceau instrumental du compositeur Abdelkader Rachedi '' Raksat al Atlas '') cette agréable et plaisante nouvelle écrite avec un style délicieux.
      Merci, cher Ami Said, de nous avoir procuré un si bon temps de plaisir littéraire.
      ***

      Cher Ami Slimane

      Je suis heureux que vous ayez lu ce texte
      avec le goût du passionné de la littérature
      que vous êtes.
      .Merci pour vos compliments
      Mes amitiés
      التعديل الأخير تم بواسطة د/ سعيد الشليح; الساعة 01-04-2014, 08:14.

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