Quand les lettres portaient le poids du cœur

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  • منيره الفهري
    مدير عام. رئيس ملتقى الترجمة
    • 21-12-2010
    • 9870

    Quand les lettres portaient le poids du cœur


    Quand les lettres portaient le poids du cœur


    Il fut un temps — pas si lointain et pourtant déjà effacé — où la correspondance était un acte sacré. Écrire une lettre demandait patience, émotion, et un certain courage du cœur. On s’asseyait face à une feuille blanche comme on s’assied face à soi-même : avec pudeur, avec lenteur, avec ce frisson léger qui précède les confidences. On choisissait les mots comme on choisit des fleurs, un à un, pour qu’ils arrivent intacts à celui ou celle qui nous est cher
    Et puis venait l’attente
    Cette attente longue, presque douloureuse, mais délicieuse aussi. On guettait le facteur comme on guette un signe du destin. Chaque matin était une promesse, chaque après-midi une espérance, chaque soir une petite tristesse quand aucune enveloppe n'apparaissait dans la boîte. Les jours passaient, et dans ce passage même, dans cette lenteur, il y avait une saveur unique : celle du désir qui mûrit, des sentiments qui se déposent, de la présence qui, même lointaine, devient vivante dans l’imaginaire.
    Recevoir une lettre, c’était recevoir une part de l’autre
    son écriture reconnaissable entre mille
    sa façon d’ouvrir un paragraphe
    ses ratures parfois,
    son parfum qui s’accrochait au papier
    On décachetait l’enveloppe avec une émotion que rien n’a jamais vraiment remplacée. On lisait, on relisait, on apprenait par cœur. Chaque mot avait une âme. Chaque phrase, un poids. Rien n’était rapide, rien n’était instantané — et c’est justement ce qui donnait à tout une profondeur infinie
    Aujourd’hui… tout va trop vite
    Les messages arrivent en une seconde ; cette même seconde où ils s’effacent déjà dans le flot de notifications. WhatsApp, Messenger, SMS… Ils ont raccourci les distances, mais ils ont amputé la magie. On ne patiente plus. On ne tremble plus. On ne relit plus. Et peut-être, sans le vouloir, on ne ressent plus avec la même intensité
    Les mots n’ont plus le temps d’exister
    On envoie
    On reçoit
    On oublie
    Le cœur n’a plus ces battements suspendus entre deux jours. Il n’a plus cette attente qui donne saveur à la joie. Tout est immédiat — et ce qui est immédiat perd souvent son goût.
    Il ne s’agit pas de condamner le présent ni d’idéaliser le passé. Mais simplement de se souvenir. Et de comprendre que quelque chose, peut-être, s’est dissous dans la rapidité : la lenteur qui rendait l’amour plus dense, l’amitié plus profonde, la présence plus poignante
    Les lettres d’autrefois n’étaient pas seulement des mots
    Elles étaient des voyages
    Des silences partagés
    Des battements de cœur enfermés dans une enveloppe
    Et parfois, quand le monde va trop vite, il suffit d’en ouvrir une ancienne pour se rappeler que le temps, lui aussi, peut écrire
    de la tendresse
    ....
  • منيره الفهري
    مدير عام. رئيس ملتقى الترجمة
    • 21-12-2010
    • 9870

    #2
    Il était une fois
    des lettres qui portaient
    le poids du cœur

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