Quand les lettres portaient le poids du cœur
Il fut un temps — pas si lointain et pourtant déjà effacé — où la correspondance était un acte sacré. Écrire une lettre demandait patience, émotion, et un certain courage du cœur. On s’asseyait face à une feuille blanche comme on s’assied face à soi-même : avec pudeur, avec lenteur, avec ce frisson léger qui précède les confidences. On choisissait les mots comme on choisit des fleurs, un à un, pour qu’ils