حبّ في زمن العار
ترجمة لمقتطف من رواية للكاتب محمد بليغ التركي بقلم حاتم سعيد
Mon oncle partit très loin de la République Indépendante du Bendir, il choisit Paris. Ses lettres qu’il nous envoyait commençaient par je vous aime puis par lyncher ce pouvoir qui l’avait
poussé à quitter son pays et Halfaouïne. Ce pouvoir qu’il compare dans l’une de ses lettres à une monture hideuse aux multiples membres écrasant dans l’ombre tous les opposants
Ses maîtres, pour la dresser, il a fallu tuer la pitié, l’amour, l’humanité en eux, pour gouverner les gens par la terreur et l’humiliation
Ceux qui ne sont pas peureux et qui ont des défenses d’acier ou qui ont marre un jour d’avoir peur ou qui commencent à poser trop de questions, ceux qui leur savoir ne se limite pas à ce
qu’on apprend à l’école ou des meetings du parti, il faut qu’ils disparaissent
Cette bête s’engraissait du silence des citoyens atteints d’égoïsme et de trouille, elle s’engraissait du « Oui » des opportunistes, sa soif jamais assouvie, ses maîtres vous dictent ce que vous allez penser, faire et dire puis fermer la gueule
J’essayais de comprendre ce qui se passait, pourquoi mon oncle avait quitté le ring ? Est ce qu’il a perdu la partie ? : " Il n’a pas perdu, m’expliqua mon père, puisqu’il a apostasié ce pouvoir hypocrite qui a du sang sur ses gants blancs. Il s’est débarrassé de tout ce qu’il avait appris pour vivre dignement, un choix payé au prix fort
Moi, je voyais mon oncle un lion qui vivait dans les cimes, méditant d’en haut la jungle humaine : Le troupeau des bêtes sereines bouffant la tête baissée, des bêtes enragées en alerte surveillant ce troupeau, d’autres se disputant les gibiers, dans l’ombre de cette jungle les monstres régnaient avec LA LOI
Mon oncle "Le Maladroit" faisait partie de ce troupeau pacifique, il s’était casé dans le secteur public et un mariage raté. Il a failli trouver la mort suite à une crise cardiaque. On lui rendit visite mon père et moi dans son appartement. On le trouva allongé dans le salon. Sa femme qui nous avait ouvert la porte ne nous a rien présenté à boire, toujours avare. Elle nous laissa seuls avec lui, faisant semblant qu’elle était préoccupée par le ménage. Je ne reconnus pas mon oncle, des parties en lui s’étaient brisées, entièrement, irréparables, une lumière dans ses yeux s’était éteinte. Sa bouche où il avait enterré son sourire, avec ces poils blancs qui l’entouraient, ressemblait à une tombe abandonnée dans un pays de guerre et de neige
Aucune trace de ce jeune homme dont m’avait parlé mon père qui aimait l’élégance, l’art, les voyages, la plaisanterie. Aucune trace de ce héros méconnu qui était allé un jour combattre les sionistes en 48. Cette maladie lui a donné le coup de grâce
Mes contemplations furent interrompues par l’apparition de cette fripouille qu’avait épousée mon oncle, tenant dans ses mains un costume très large qui peut servir de tente en temps de
bombardements et une cravate ondulée on dirait un serpent et des godasses rougeâtres usées
Je vais les jeter dans la poubelle, s’écria-t-elle, tu n’en as rien à faire, ils te laisseront partir à la retraite ça y est tu es foutu ! Content maintenant de ta situation ? Tu travaillais durement sans contre partie ,
Je t’avais conseillé avant d’abandonner ton travail dans cette administration et de te débrouiller et d’exploiter un filon qui te rapporterait un joli pactole. Tu me parlais de conscience professionnelle, d’honnêteté et d’abnégation
- ! Prends soin de lui, fit mon père en retenant sa colère, il est malade -
- ! Je t’avertis devant ton frère, dès que tu quittes le lit, vas chercher un autre job, tu n’as rien à faire ici, la vie est de plus en plus dure, il nous faut plus de fric -
On ne tardait pas de quitter l’appartement. Je n’oublierai jamais cette larme qui tombait sur le visage blême de mon oncle lorsque je l’embrassai, ni cette odeur du malade abandonné Tout le mal venait de cette femme qu’il aimait
Cette scène m’a donné une idée claire sur le cynisme de « la femme-vipère », sa laideur spirituelle, ce visage hideux qui se cache derrière l’éclat du sourire et la fausse tendresse. Une fois tu es tombé elle te piétine sans hésiter
Dans l’escalier obscur de l’immeuble, mon père me confessait que la majorité de celles qu’il avait connues sont de cette étoffe. Les femmes qui ont beaucoup de qualités ne sont pas
heureuses en général, elles se marient avec des salauds qui les considèrent un salaire de plus, un être inférieur, une femelle pour la baise et l’enfantement
ترك عمي ِجمهورية البندير المستقلة، رحل بعيدا، اختار باريس. كانت رسائله التي يرسلها لنا، تبدأ بأحبكم، ثم سبّ السلطة والنظام التي دفعه إلى مغادرة وطنه وحيّ الحلفاوين.نظام مثّله في احدى رسائله بدابة متعدّدة الأطراف تسحق المعارضين في الظلام. لكي يتمكّن القادة من ترويضهم، كان عليهم أن يقتلوا الشفقة، الحب، والإنسانية فيهم، لحكم هذا الشعب بالإرهاب والإذلال.أولئك الذين لم يخافوا وكانت لهم إرادة الصمود أو الذين ملّوا من تجرّعهم الخوف ذات يوم أو بدؤوا يطرحون الكثير من الأسئلة، أولئك الذين لا تقتصر معرفتهم على ما نتعلمه في المدرسة أو اجتماعات الحزب، يجب أن يندثروا.يتمعش هذا الوحش من صمت المواطنين الذين جبلوا على الأنانية والخوف، ويكبر بـ "نعم" التي يرفعها الانتهازيون، عطشه لا يرتوي، قادته يملون عليكم كيف تفكّرون وما يجب فعله وقوله، ثمّ أغلق فمك .كنت أحاول معرفة ماذا يحدث، لماذا ترك عمي الحلبة؟ هل خسر ؟ "لم يخسر"، أعلنها والدي، "لقد كفر بسلطة النفاق التي تلطخت قفازاتها البيضاء بالدّماء. تخلص من كل ما تعلمه ليعيش بكرامة، دفع ثمنا غاليا نتيجة هذا الاختيار. "كنت أرى عمي أسدا يعيش في شعف الجبال، يتأمل من عليائه غابة البشر: قطيع من الحيوانات الأليفة، تأكل محنيّة الرؤوس، ووحوش تراقب هذا القطيع، وآخرون يتقاتلون لاختيار الفرائس، بينما في ظلام الغابة تحكم وحوش بالقانون.
كان عمي "البائس" الذي عمل في الوظيفة العموميّة والفاشل في زواجه، فردا من هذا القطيع المسالم. كاد أن يموت بعد نوبة قلبية. زرته رفقة والدي في شقته. وجدناه ملقى في الصالون، زوجته التي فتحت لنا الباب لم تقدّم لنا واجب الضيافة، بخيلة كما عهدناها. تركتنا معه، تظاهرت أنها منشغلة ببعض شؤونها المنزلية. لم أتعرف على عمي، أجزاء فيه تكسّرت، بالكامل، لا مجال لإصلاحها، نور في عينيه انطفئ، دفنت ابتسامته داخل فمه الذي غزاه الشعر الأبيض حتّى بدا مثل قبر مهجور في أرض حرب وثلوج.
لم يعد لذلك الشاب الذي حدثني عنه والدي أي أثر، هو الذي كان يحب الأناقة والفن والسفر والمزاح. لا أثر لذلك البطل المجهول الذي قاتل الصهاينة عام 48. سدّد إليه المرض الضربة القاضية.انقطعت تأملاتي بعودة الحقيرة التي تزوّجها عمّي، حاملة بين يديها بدلة واسعة يمكنها أن تكون خيمة في زمن القصف وربطة عنق ملتوية كأنها ثعبان وزوجا من الأحذية الحمراء البالية.
غادرنا الشقّة بعد وقت قصير. لن أنسى أبدا تلك الدمعة التي سالت على وجه عمّي الشاحب عندما قبّلته، ولا رائحة هذا المريض المنسي. المرأة التي أحب كانت سبب كلّ ألمه.قدّم لي هذا المشهد فكرة واضحة عن مدى قسوة "المرأة الافعى"وقبح روحها، ذلك الوجه البغيض الذي يستتر وراء الابتسامة العريضة والحنان الزائف. لن تتردّد فيرفسك إذا سقطت.
في مدرج العمارة المظلم، اعترف لي والدي أن أغلب اللواتي تعرّف عليهن كنّ على نفس تلك الشاكلة. في كثير من الأحيان النساء اللواتي لهنّ خصال كثيرة لا يعرفنالسعادة، يتزوّجن من أوباش يعتبروهنّ جراية إضافيّة، كائنا أقلّ شأنا، أنثى للجنس والإنجاب.
ترجمة لمقتطف من رواية للكاتب محمد بليغ التركي بقلم حاتم سعيد
---------------------------------------النص الفرنسي............................
Chapitre 4
Mon oncle partit très loin de la République Indépendante du Bendir, il choisit Paris. Ses lettres qu’il nous envoyait commençaient par je vous aime puis par lyncher ce pouvoir qui l’avait
poussé à quitter son pays et Halfaouïne. Ce pouvoir qu’il compare dans l’une de ses lettres à une monture hideuse aux multiples membres écrasant dans l’ombre tous les opposants
Ses maîtres, pour la dresser, il a fallu tuer la pitié, l’amour, l’humanité en eux, pour gouverner les gens par la terreur et l’humiliation
Ceux qui ne sont pas peureux et qui ont des défenses d’acier ou qui ont marre un jour d’avoir peur ou qui commencent à poser trop de questions, ceux qui leur savoir ne se limite pas à ce
qu’on apprend à l’école ou des meetings du parti, il faut qu’ils disparaissent
Cette bête s’engraissait du silence des citoyens atteints d’égoïsme et de trouille, elle s’engraissait du « Oui » des opportunistes, sa soif jamais assouvie, ses maîtres vous dictent ce que vous allez penser, faire et dire puis fermer la gueule
J’essayais de comprendre ce qui se passait, pourquoi mon oncle avait quitté le ring ? Est ce qu’il a perdu la partie ? : " Il n’a pas perdu, m’expliqua mon père, puisqu’il a apostasié ce pouvoir hypocrite qui a du sang sur ses gants blancs. Il s’est débarrassé de tout ce qu’il avait appris pour vivre dignement, un choix payé au prix fort
Moi, je voyais mon oncle un lion qui vivait dans les cimes, méditant d’en haut la jungle humaine : Le troupeau des bêtes sereines bouffant la tête baissée, des bêtes enragées en alerte surveillant ce troupeau, d’autres se disputant les gibiers, dans l’ombre de cette jungle les monstres régnaient avec LA LOI
Mon oncle "Le Maladroit" faisait partie de ce troupeau pacifique, il s’était casé dans le secteur public et un mariage raté. Il a failli trouver la mort suite à une crise cardiaque. On lui rendit visite mon père et moi dans son appartement. On le trouva allongé dans le salon. Sa femme qui nous avait ouvert la porte ne nous a rien présenté à boire, toujours avare. Elle nous laissa seuls avec lui, faisant semblant qu’elle était préoccupée par le ménage. Je ne reconnus pas mon oncle, des parties en lui s’étaient brisées, entièrement, irréparables, une lumière dans ses yeux s’était éteinte. Sa bouche où il avait enterré son sourire, avec ces poils blancs qui l’entouraient, ressemblait à une tombe abandonnée dans un pays de guerre et de neige
Aucune trace de ce jeune homme dont m’avait parlé mon père qui aimait l’élégance, l’art, les voyages, la plaisanterie. Aucune trace de ce héros méconnu qui était allé un jour combattre les sionistes en 48. Cette maladie lui a donné le coup de grâce
Mes contemplations furent interrompues par l’apparition de cette fripouille qu’avait épousée mon oncle, tenant dans ses mains un costume très large qui peut servir de tente en temps de
bombardements et une cravate ondulée on dirait un serpent et des godasses rougeâtres usées
Je vais les jeter dans la poubelle, s’écria-t-elle, tu n’en as rien à faire, ils te laisseront partir à la retraite ça y est tu es foutu ! Content maintenant de ta situation ? Tu travaillais durement sans contre partie ,
Je t’avais conseillé avant d’abandonner ton travail dans cette administration et de te débrouiller et d’exploiter un filon qui te rapporterait un joli pactole. Tu me parlais de conscience professionnelle, d’honnêteté et d’abnégation
- ! Prends soin de lui, fit mon père en retenant sa colère, il est malade -
- ! Je t’avertis devant ton frère, dès que tu quittes le lit, vas chercher un autre job, tu n’as rien à faire ici, la vie est de plus en plus dure, il nous faut plus de fric -
On ne tardait pas de quitter l’appartement. Je n’oublierai jamais cette larme qui tombait sur le visage blême de mon oncle lorsque je l’embrassai, ni cette odeur du malade abandonné Tout le mal venait de cette femme qu’il aimait
Cette scène m’a donné une idée claire sur le cynisme de « la femme-vipère », sa laideur spirituelle, ce visage hideux qui se cache derrière l’éclat du sourire et la fausse tendresse. Une fois tu es tombé elle te piétine sans hésiter
Dans l’escalier obscur de l’immeuble, mon père me confessait que la majorité de celles qu’il avait connues sont de cette étoffe. Les femmes qui ont beaucoup de qualités ne sont pas
heureuses en général, elles se marient avec des salauds qui les considèrent un salaire de plus, un être inférieur, une femelle pour la baise et l’enfantement
كان عمي "البائس" الذي عمل في الوظيفة العموميّة والفاشل في زواجه، فردا من هذا القطيع المسالم. كاد أن يموت بعد نوبة قلبية. زرته رفقة والدي في شقته. وجدناه ملقى في الصالون، زوجته التي فتحت لنا الباب لم تقدّم لنا واجب الضيافة، بخيلة كما عهدناها. تركتنا معه، تظاهرت أنها منشغلة ببعض شؤونها المنزلية. لم أتعرف على عمي، أجزاء فيه تكسّرت، بالكامل، لا مجال لإصلاحها، نور في عينيه انطفئ، دفنت ابتسامته داخل فمه الذي غزاه الشعر الأبيض حتّى بدا مثل قبر مهجور في أرض حرب وثلوج.
لم يعد لذلك الشاب الذي حدثني عنه والدي أي أثر، هو الذي كان يحب الأناقة والفن والسفر والمزاح. لا أثر لذلك البطل المجهول الذي قاتل الصهاينة عام 48. سدّد إليه المرض الضربة القاضية.انقطعت تأملاتي بعودة الحقيرة التي تزوّجها عمّي، حاملة بين يديها بدلة واسعة يمكنها أن تكون خيمة في زمن القصف وربطة عنق ملتوية كأنها ثعبان وزوجا من الأحذية الحمراء البالية.
- سأرميها في سلة المهملات، قالت صارخة، لا تلزمك في شيء، ستحال على التقاعد، انتهيت! سعيد بما وصلت إليه الآن ؟ عملت بجد، بلا مقابل.
- نصحتك قبل أن تتخلي عن عملك في هذه الإدارة أن تتصرّف وتستثمر العلاقات التي يمكنها أن تقدّم لك مالا أوفر. كنت تحدثني عن الضمير المهني والصدق وإنكار الذات!
- "اهتمّي به"، قال والدي، وهو يكتم غيضه"إنه مريض!
- إنّي أحذّرك في حضرة أخيك، ما إن تتعافى وتغادر سريرك، تبحث عن عمل آخر، ليس لديك ما تقوم به هنا، الحياة تشتدّ صعوبة، يلزمنا المزيد من المال!
غادرنا الشقّة بعد وقت قصير. لن أنسى أبدا تلك الدمعة التي سالت على وجه عمّي الشاحب عندما قبّلته، ولا رائحة هذا المريض المنسي. المرأة التي أحب كانت سبب كلّ ألمه.قدّم لي هذا المشهد فكرة واضحة عن مدى قسوة "المرأة الافعى"وقبح روحها، ذلك الوجه البغيض الذي يستتر وراء الابتسامة العريضة والحنان الزائف. لن تتردّد فيرفسك إذا سقطت.
في مدرج العمارة المظلم، اعترف لي والدي أن أغلب اللواتي تعرّف عليهن كنّ على نفس تلك الشاكلة. في كثير من الأحيان النساء اللواتي لهنّ خصال كثيرة لا يعرفنالسعادة، يتزوّجن من أوباش يعتبروهنّ جراية إضافيّة، كائنا أقلّ شأنا، أنثى للجنس والإنجاب.
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